TourMag : Comment une conférencière passionnée d'histoire et de culture devient directrice d'une agence de voyage ?
Véronique Proust : J'ai fais l'école du Louvre, promotion 1986. Une fois ma thèse achevée j'ai commencé par donner des conférence et des cours.
Un grand nombre d'élèves voulaient que je les emmène voir toutes les sites fabuleux dont je leur parlais. Cela m'a convaincue de monter ma propre agence de voyage.
TourMag : Vous vous êtes lancée sans diplôme ni expérience du monde de l'entreprise ?
Véronique Proust : Oui c'est exact. Mais je viens d'une famille d'entrepreneurs, j'ai ça dans le sang ! Étant conférencière nationale, je possédais la carte professionnelle et l'expérience nécessaire pour avoir une licence. J'ai vendu un bien immobilier et je me suis lancée en 1996.
Au début j'étais installée dans un petit local sans passage, car j'avais déjà ma clientèle constituée au cours de mes 7 années de conférences.
Puis en 2001, j'ai eu envie de me développer. J'ai donc acheté cette agence dans une rue plus passante (72 rue de Rochechouart, paris 9e). Aujourd'hui, trois salariés et 6 guides conférenciers collaborent avec moi au sein d'Europ Explo.
Véronique Proust : J'ai fais l'école du Louvre, promotion 1986. Une fois ma thèse achevée j'ai commencé par donner des conférence et des cours.
Un grand nombre d'élèves voulaient que je les emmène voir toutes les sites fabuleux dont je leur parlais. Cela m'a convaincue de monter ma propre agence de voyage.
TourMag : Vous vous êtes lancée sans diplôme ni expérience du monde de l'entreprise ?
Véronique Proust : Oui c'est exact. Mais je viens d'une famille d'entrepreneurs, j'ai ça dans le sang ! Étant conférencière nationale, je possédais la carte professionnelle et l'expérience nécessaire pour avoir une licence. J'ai vendu un bien immobilier et je me suis lancée en 1996.
Au début j'étais installée dans un petit local sans passage, car j'avais déjà ma clientèle constituée au cours de mes 7 années de conférences.
Puis en 2001, j'ai eu envie de me développer. J'ai donc acheté cette agence dans une rue plus passante (72 rue de Rochechouart, paris 9e). Aujourd'hui, trois salariés et 6 guides conférenciers collaborent avec moi au sein d'Europ Explo.
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TourMag : De quelle manière travaillez-vous ?
Véronique Proust : Nous produisons 60% de nos circuits. Pour le reste, nous travaillons avec certains TO, mais surtout des réceptifs locaux. Près de la moitié de notre production se fait sur la France, le reste en Europe.
Nous organisons environ 15 voyages par an pour 250 voyageurs en 2010. Nous proposons également environ 80 excursions chaque. Notre chiffre d'affaires s'établit à un million d'euros pour 2010, mais on ne le fera pas cette année, je m'attends plutôt à 700 000€.
TourMag : Votre clientèle est-elle si touchée par la crise ?
Véronique Proust : Effectivement. La majorité de mes clients sont des seniors qui ont entre 75 et 85 ans, pour la plupart des femmes seules. Souvent d'anciens cadres et professions libérales, ils ont de très bonnes retraites et des revenus immobilier.
Habituellement, ils partent entre 4 et 5 fois par an. Mais cette année, la crise est passée par là. Leur pouvoir d'achat a fondu. Il doivent faire face à des charges plus lourdes et aider leurs petits enfants à démarrer dans la vie. D'ailleurs, la marge sur nos excursions d'un ou deux jours a dépassé celles des voyages.
Véronique Proust : Nous produisons 60% de nos circuits. Pour le reste, nous travaillons avec certains TO, mais surtout des réceptifs locaux. Près de la moitié de notre production se fait sur la France, le reste en Europe.
Nous organisons environ 15 voyages par an pour 250 voyageurs en 2010. Nous proposons également environ 80 excursions chaque. Notre chiffre d'affaires s'établit à un million d'euros pour 2010, mais on ne le fera pas cette année, je m'attends plutôt à 700 000€.
TourMag : Votre clientèle est-elle si touchée par la crise ?
Véronique Proust : Effectivement. La majorité de mes clients sont des seniors qui ont entre 75 et 85 ans, pour la plupart des femmes seules. Souvent d'anciens cadres et professions libérales, ils ont de très bonnes retraites et des revenus immobilier.
Habituellement, ils partent entre 4 et 5 fois par an. Mais cette année, la crise est passée par là. Leur pouvoir d'achat a fondu. Il doivent faire face à des charges plus lourdes et aider leurs petits enfants à démarrer dans la vie. D'ailleurs, la marge sur nos excursions d'un ou deux jours a dépassé celles des voyages.
TourMag : Pourtant, avec l'allongement de la durée de vie, le marché des seniors devrait être en pleine croissance ?
Véronique Proust : Mais il l'est ! Voyager est très important pour les seniors. Ce sont des personnes qui s'ennuient. Le médecin leur conseille donc de partir en voyage plutôt que d'entamer une thérapie. Je devrais presque être remboursée par la sécurité sociale !
Mais c'est une clientèle difficile et très exigeante, il faut faire attention à tout. Par exemple lors de mes séjours à Cancale, je supprime les huîtres du menu pour éviter les intoxications alimentaires.
TourMag : Comment voyez vous l'évolution de votre activité ?
Véronique Proust : L'avenir passera par le service autour du voyage. Par exemple chez Europ Explo, je donne des conférences sur le pays avant chaque départ et je fournis un carnet de voyage personnalisé.
Nous organisons également des découvertes thématiques. Par exemple, pour ce voyage à Kiev dans quelques jours, j'ai préparé une journée ukrainienne dans les rues de Paris, avec une visite exceptionnelle de la cathédrale ukrainienne.
Au retour, les participants se retrouvent pour un compte rendu. C'est très important pour ma clientèle qui sont souvent des personnes seules. Cela crée du lien social et c'est un moment très convivial. Parfois nos clients s'entendent si bien qu'ils vont au théâtre ensemble.
Je consacre entre 15 et 20% de mon temps à discuter avec eux. Je suis un peu comme le curé du village qui connaît tous ses paroissiens !
TourMag : Les séjours culturels sont-il des produits faciles à monter ?
Véronique Proust : Pas vraiment, car peu de voyagistes possèdent les compétences nécessaires en histoire. Comme ils doivent sous-traiter avec des conférenciers, cela leur coûte trop cher et ils préfèrent vendre des forfaits.
De leur coté les conférenciers n'osent pas se lancer dans l'aventure et créer leur agence. Il faut être très entreprenant et avoir une bonne clientèle et les reins solides pour financer son entreprise.
Il m'est parfois arriver de couvrir sous mon mandat des collègues conférenciers qui voulaient organiser un voyage pour leurs clients. J'ai une double casquette, et ce n'est pas courant dans le métier !
Véronique Proust : Mais il l'est ! Voyager est très important pour les seniors. Ce sont des personnes qui s'ennuient. Le médecin leur conseille donc de partir en voyage plutôt que d'entamer une thérapie. Je devrais presque être remboursée par la sécurité sociale !
Mais c'est une clientèle difficile et très exigeante, il faut faire attention à tout. Par exemple lors de mes séjours à Cancale, je supprime les huîtres du menu pour éviter les intoxications alimentaires.
TourMag : Comment voyez vous l'évolution de votre activité ?
Véronique Proust : L'avenir passera par le service autour du voyage. Par exemple chez Europ Explo, je donne des conférences sur le pays avant chaque départ et je fournis un carnet de voyage personnalisé.
Nous organisons également des découvertes thématiques. Par exemple, pour ce voyage à Kiev dans quelques jours, j'ai préparé une journée ukrainienne dans les rues de Paris, avec une visite exceptionnelle de la cathédrale ukrainienne.
Au retour, les participants se retrouvent pour un compte rendu. C'est très important pour ma clientèle qui sont souvent des personnes seules. Cela crée du lien social et c'est un moment très convivial. Parfois nos clients s'entendent si bien qu'ils vont au théâtre ensemble.
Je consacre entre 15 et 20% de mon temps à discuter avec eux. Je suis un peu comme le curé du village qui connaît tous ses paroissiens !
TourMag : Les séjours culturels sont-il des produits faciles à monter ?
Véronique Proust : Pas vraiment, car peu de voyagistes possèdent les compétences nécessaires en histoire. Comme ils doivent sous-traiter avec des conférenciers, cela leur coûte trop cher et ils préfèrent vendre des forfaits.
De leur coté les conférenciers n'osent pas se lancer dans l'aventure et créer leur agence. Il faut être très entreprenant et avoir une bonne clientèle et les reins solides pour financer son entreprise.
Il m'est parfois arriver de couvrir sous mon mandat des collègues conférenciers qui voulaient organiser un voyage pour leurs clients. J'ai une double casquette, et ce n'est pas courant dans le métier !